Carnet de route

60 ans 60 sommets, objectif atteint
Le 13/07/2011 par Jean BINDER
Bonsoir à tous.
Oui, objectif atteint et même dépassé puisque j'ai effectué au soir du 13 juillet 65 sommets de plus de 3000 m.
Après Gavarnie (refuge des Sarradets), je me suis installé dans un camping de Cauterets (Le Vignemale - ça ne s'invente pas !!!) d'où j'ai pris un jour de repos (forcé à cause de la pluie) tout d'abord. Puis, je suis allé faire la Grande Fache (3003 m) 7h 30 AR pour 1540 m de dénivelé... pas grand beau temps. Puis, le lendemain, je suis monté au refuge de Baysselance faire un portage de nourriture et matériel pour préparer ma course des arêtes du massif avec Célia.
Le lendemain, j'ai rejoint mon épouse Christine et Nathalie et toute sa petite famille au camping du lac d'Estaing. J'avais 4 jours à passer avant que Célia ne puisse se libérer de son travail pour venir me rejoindre. Nous avons donc fait en famille quelques balades pour préparer les petites jambes à monter jusqu'ua refuge des Ouletes le 16 juillet. C'est ainsi que nous sommes allés faire la "Toue de Cétira", la cabane et le lac de barbat et surtout la célèbre Breche de Rolland.
Le 11 juillet, je montais au refuge de Baysselance avec Célia, bien chargés pour notre course avec bivouac des arêtes. L'objectif de faire un lever de soleil au sommet de sa majesté Vignemale étant maintenu.
Le 12 au matin, le ciel est à moitié dégagé. Les sommets sont patriellement visibles... On décide cependant de tenter l'aventure ; il sera toujours temps de rebrousser chemin si le temps se dégrade. Bien chargés, nous attaquons le Petit Vignemale à partir de la Hourquette d'Ossoue. C'est raide, les sacs sons lourds alors on met un peu de temps... Au sommet, la visibilité est bien réduite.... il n'y a pas beaucoup de monde. Nous nous préparons pour attaquer l'arête. Ca descend tout d'abord et c'est la partie la plus délicate. Au col des glaciers, on remonte l'arête de la Pointe de Chaussenque. Mais on est dans le brouillard complet. Le topo dit de suivre des "petits gradins". Mais au bout d'un moment, on arrive sur un "cul de sac"; alors je remonte directement vers l'arête qui va déboucher à "l'Epaule". On suit l'arête et on arrive qu sommet de la pointe de Chaussenque. Puis on redescend vers une brêche et ensuite un peu d'escalade nous mène au Piton Carré... toujours dans le brouillard... Encore une descente qui nous mène sur le glacier d'Ossoue, juste à la sortie du couloir de Gaube. Je reconnais bien cette partie du glacier. Nous contournons un contrefort de la Pique Longue(autre nom du Vignemale) et nous attaquons la face terminale de ce sommet. Grande muraille peu difficile. Je choisis de passer par des dalles saines, certes un peu plus difficile que la Voie Normale, mais beaucoup moins exposée aux chutes de cailloux. Au sommet, on a la chance de voir le côté Nord dégagé et donc une vue partielle du panorama sommital. Ca y est, mes 60 sommets sont franchis, le reste sera du bonus... Comme il ne fait pas très chaud, on ne reste pas longtemps au sommet. On poursuit l'arête vers le Clos de la Hount. Une cheminée en barre le passage. Courte escalade sur du bon rocher. Puis l'arête descend vers le col de Cerbilona. De là, nous gagnons les grottes de Russel qui sont assez proches. Mais depuis qu'elles ont été creusées par le baron Russel, le glacier est bien descendu et leur accès est devenu difficile. Heureusement, une sangle est à portée de main et nous permet de gagner ce refuge provisoire... On s'installe comme on peut. Le temps se lève un peu. Célia est trop fatiguée pour poursuivre. Comme la météo n'est pas franchement annoncée bonne pour le lendemain, je laisse Célia se reposer et pars faire le reste des arêtes : le Pic de Cerbilona, le Pic Central et enfin le Monteferrat. Un vent violent accompagne cette dernière escapade mais pas assez pour me déstabiliser sur le fil de cette arête. Un peu plus de deux heures plus tard, je suis de retour dans la grotte où nous nous préparons, tout d'abord pour notre "festin" du soir et pour une nuit que l'on espérait calme. Mais les nuages reviennent et avant la tombée de la nuit l'orage éclate... La pluie fine tout d'abord devient plus intense, l'orage plus violent. Dans la nuit, c'est un véritable son et lumière auquel nous assistons. Par rafale, nous recevons quelques embruns de pluie tout d'abord puis de neige.
Au petit matin, c'est le jour blanc qui nous attend. Il est tombé environ 15 cm de neige... on n'y voit pas à 10 m... Je prend la carte, inscrit deux ou trois points au GPS et on plie le bivouac.
Nous descendons à l'aveugle mais, finalement, dans la bonne direction. Vers le bas du glacier, la visibilité est un peu meilleure et on aperoit un gropupe d'alpinistes qui se prépare à monter...
3/4 h plus tard nous sommes sur le sentier qui descend au barrage d'Ossoue où nous avons laissé la voiture.
Célia me ramène au Camping mais juste le temps de me repréparer pour repartir car le lendemain je dois retrouver au même refuge de Baysselance, mon frère Philippe et ses deux filles (plus leurs fiancés!) et Marie, une de ses filleules.
Deux jours plus tard, c'est avec le beau temps que nous gravissons cette fois le Vignemale. Nous sommes le 15 juillet.
Le 16 au soir, c'est la grande soirée au refuge des Oulettes avec une bonne partie de ma famille et Laurent qu a fait le voyage tout spécialement.
Le 17, alors que la pluie gache un peu le retour des "festoyeurs", je remonte à Baysselance avec mon fils Nicolas pour une dernière ascencion du Vignemale le 18 (Grand Beau temps).
Là, s'en est vraiment fini de mon périple pyrénéen.
Une expérience extraordinaire qui m'a beaucoup apporté.
A très bientôt pour plus de détails...
Jean
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