Carnet de route

WE Spéléo

Le 30/05/2010 par BINDER Jean

 

BILAN WE « DECOUVERTE SOUTERRAINE »
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Découverte milieu souterrain.
 
 
La Grotte de La Ripelle²
 
 
 
Seule la première partie était connue depuis très longtemps : un puits qui menait à la cote - 35
Le 12 septembre 1950 le Clan EDF des Genevriers déblaie un boyau au pied du puits … et conduit à la côte   - 96
En 1952 la cheminée des Loirs est remontée sur 30 m.
En 1955, près du puits de l’Enorme une équipe du clan Eole force une étroiture et découvre le point le plus bas de la cavité : côte - 102
En 1961 le clan Scialets-Eole réussit la jonction entre le haut de la cheminée des Loirs et la surface. L’entrée n° 2 est alors ouverte.
Autrefois c’était la plus jolie cavité de la région Toulonnaise. Aujourd’hui elle est largement salie et abimée
 
Voir les photos :
 
Participants : Léa, Solène,  Clara, Lucas, Florian.
Accompagnants : Emmanuelle, Gilles, Jean
Encadrement : René, Julie, Didier, Eric,  Guillaume, Paul
 
Mystères du milieu souterrain, mystères de la nuit sans fin, sans repère temporels, mystères du silence entrecoupé de sonorités si particulières que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Ca fait rêver certain, mais ça fait très peur à d’autres. Qu’allait-il en être pour ces jeunes aventuriers ?
 
En cette matinée du 12 juin, je retrouve René et une partie de son équipe (Didier, Eric et Guillaume) pour porter le matériel nécessaire à l’équipement de la grotte et au bivouac.
Les sacs sont bien voire même très chargés pour éviter da faire trop d’allers retours entre la route et l’accès à la grotte.
 
Vers 16 h les 5 jeunes, accompagnés par Emmanuelle et Gilles arrivent au lieu de rendez-vous.
Julie et Paul ont rejoint le staff technique. L’encadrement sera au top.
René constate vite qu’il n’aura pas de combinaison à la taille de nos trappeurs. Heureusement ils ont apporté des vêtements ne craignant pas grand-chose.
L’annonce de la marche d’approche recueille quelques grognements. Hé oui, il va falloir porter ses affaires pendant quelques minutes pour arriver au pied de l’entrée de la grotte.
René distribue à chacun un « kit » comprenant : un sac de toile, un baudrier avec le nécessaire à la progression, un casque et un bidon étanche.
Chacun y range au mieux ses affaires et on part sur le sentier qui mène à la grotte. Il fait chaud en cette fin d’après midi et les arrêts fréquents pour se désaltérer.
René en profite pour montrer quelques plantes et faire faire quelques révisions : comment s’appelle ce tas de cailloux et à quoi ça sert ???? difficile de faire ressortir le mot Caïrn (petit tas de cailloux servant à montrer le chemin)
 
A l’ombre de quelques chênes, juste sous l’entrée de la grotte, René et ses acolytes procèdent à l’inventaire de l’équipement :
-          Un casque avec une lumière électrique.
-          Le baudrier avec sa longe double, le « Kroll » (système autobloquant qui se fixe au buste pour les remontées sur corde)
-          Le descendeur (tient, ce n’est pas le même qu’en escalade !!)
-          La poignée (Jumar) reliée à une pédale (sangle) qui est le deuxième élément pour remonter sur une corde
-          Le « pantin » qui est aussi un élément autobloquant, se fixant au pied, qui permet lui aussi de remonter sur une corde.
 
-          Et on va utiliser tout ça ? demande une petite voix avec un fond d’inquiétude
-          Bien sur ! mais vous verrez que ce n’est pas si difficile que ça ! répond « maestre » René.
Puis démonstration de la mise du baudrier… La il faut un coup de main d’autant que la taille de ces baudrier n’est pas très adaptée aux petites tailles… On y arrive quand même.
Maintenant, démonstration de l’utilisation du descendeur.
Tous sont très attentifs. Habitués maintenant à des manipulations diverses de matériel et de cordes, il ne faudra pas longtemps pour qu’ils comprennent le système et en faire le test sur la corde installée par René sur une branche d’’arbre.
Les bidons fermés, les sacs remplis, la troupe se déplace vers l’entrée de la grotte de la Ripelle.
C’est tout d’abord un puits d’une quinzaine de mètre qu’il faut descendre. Bien s’assurer au départ, et ensuite mettre en pratique l’installation du descendeur appris quelques minutes plus tôt.
C’est Paul qui sécurise le passage alors que Julie, réceptionne sur la terrasse en bas.
C’est le début de l’aventure. Le noir se fait peu à peu et il faut allumer les frontales. La descente se fait « en fil d’araignée » (sans toucher le rocher) avec le « kit » suspendu. C’est moins encombrant dans les passages étroits.
 
Julie reçoit les jeunes et les fait passer par une main courante au second puits, un peu plus long celui-là (20 à 25 m). C’est René qui effectue la sécurité de ce passage. Bine « vaché », les fesses dans le vide, il faut effectuer les manœuvres lentement sans rien oublier. L’œil du maître est là pour palier cependant tout oubli ou défaillance.
Mais il n’y en aura pas. !!
Plus bas c’es Eric qui réceptionne et qui entasse tout le monde dans un recoin. Les premiers arrivés commencent à trouver le temps long. L’immobilité, plus l’humidité ambiante font que le froid gagne peu à peu. Il est temps de bouger.
C’est la partie la plus difficile qui va s’engager.
L’organisation de la sécurité s’effectue. Guillaume est déjà prêt, plus bas. Julie passe, puis Eric et René. Didier va se mettre au départ de l’étroiture et Paul fermera la marche.
C’est Léa la première qui s’élance sans appréhension dans le premier passage étroit. Pieds an avant, le corps suit et elle tire ensuite son « kit ». Florian la suit puis Lucas. Vu leur taille et corpulence, ils passent sans aucun problème dans ces étroits passages où il faut ramper, se contorsionner, écouter les conseils de nos spécialistes.
J’aurais pour ma part un peu de difficulté à passer cette étroiture que je connais cependant. Mais avec les encouragements de Didier les conseils d’Eric, je gagnerais, centimètres par centimètres pour sortir enfin de cette étroiture.
Attentif à notre progression, Eric attend patiemment que chacun se lance dans cet étroit boyau.
Derrière Clara, Solène, Emmanuelle et Gilles patientent.
« Si Jean passe ça ira pour nous » pensent-ils fortement.
Pour Solène et Clara, il n’y aura pas de problème. En quelques secondes elle sera près d’Eric. Elle installe son descendeur, s’assure que la descente est libre et s’engouffre dans le boyau de descente.
Derrière Emmanuelle s’élance.
Elle passera finalement très rapidement, ravie de cette expérience… un peu stressante faut bien le dire.
 
Pour Gilles, il en sera de même, sentant bien quand même que ce passage laisse quelques traces traumatiques aux articulations…
La descente du boyau, après cette étroiture nous amène à la salle de la « bougie », de la « boue- git ». On comprend vite son nom quand on y arrive. Le sol très humide est un sol argileux, boueux qui colle aux chaussures de façon tenace.
C’est le baptême avec quelques traces de boue sur le visage… Attention, on ne lance pas de paquet de boue : « dangereux et ça peut abîmer les concessions qui existent autour de nous » annonce René.
Après quelques explications de René sur la formation des stalactites et stalagmites, on poursuit notre cheminement.
Une courte pente très glissante que l’on gravit à l’aide d’une corde à nœuds, une descente tout aussi glissante et c’est un dernier rappel qui nous amène à la salle du Lac, lieu où l’on va bivouaquer.
Il est 22 heures environ lorsqu’on pose les « kits ».
Je vais vite jusqu’à l »œil de bœuf » chercher les sacs que Didier et Eric et Guillaume ont descendu ce matin et qui contiennent le repas de ce soir.
On étale les bâches pour s’isoler du sol et rester propre.
Sur une grosse pierre centrale j’installe el coin « cuisine ». Vite faire chauffer de l’eau pour une bonne soupe qui réchauffera nos jeunes explorateurs qui sont bien fatigués.
Une assiette de raviolis, un peu de fromage et une pompotte et tous les cinq se glissent dans leur duvet. Il ne leur faudra pas longtemps pour qu’ils s’endorment.
 Au fond d’une grotte il n’y a plus de repères temporels naturels. LA nuit succède à la nuit et on peut ainsi, sans s’en rendre compte, rester réveillés et actifs pendant des heures et des heures. « J’ai fait jusqu’à 37 heures d’affilé « nous dira René, et c’est loin d’être un record.
Néanmoins quelques heures de repos ne nous feront pas de mal.
L’horloge biologique interne va nous réveiller vers 7 h 30.
Apparemment tout le monde a assez bien dormi. « un peu difficile ! »avoue Gilles. Quand à Guillaume, engoncé dans son duvet, pas moyen de le réveiller !
Café jus de fruit, quelques restes de crème au chocolat ou gâteau de riz, le petit déjeuner est vite pris.
-          Pas besoin de remettre tout de suite les baudriers, on va faire une petite visite de la grotte, annonce René.
Par une courte paroi assez glissante nous arrivons dans une autre salle aux multiples concressions, avec quelques « gours » pratiquement tous vides, et un petit lac à l’au très claire.
Un peu en contrebas, on devine un fond argileux très boueux au dessus du quel on peut admirer un disque en calcite, chef d’œuvre de la nature.
René explique l’organisation de la grotte, comment se forme ces concrétions si particulières.
Il capte l’attention de tous…
Pour le retour à la salle du Lac, attention aux glissades !!! heureusement l’attention du staff « cadre » est permanente.
Le bivouac plié, les affaires rangées, l’espace nettoyé, on peut remettre les baudriers.
Tous les sacs sont trainés jusqu’à « l’œil de bœuf » : passage légèrement en hauteur, rond comme un œil, mais un peu plus large quand même.
Il faut passer la tête en avant et se réceptionner sur le bras. On débouche ainsi dans une petite salle étroite qui finit en « cul de sac ».
Il faut alors monter un premier mur de 5 m de haut. C’est maintenant l’initiation à la remontée sur corde avec poignée, kroll et pantin.
Patiemment Eric montre à chacun la technique pour utiliser au mieux tout ce nouveau matériel.
Les résultats sont variés mais tous arrivent à franchir ce court passage.
Les sacs et kits sont hissés et stockés un peu plus haut, au pied du dernier puits qu’il va falloir gravir, soit par une longue remontée sur corde (40 m environ) soit par un parcours d’escalade, mais rien à voir avec l’escalade pratiquée durant l’année.
Compte tenu que les baudriers sont un peu juste pour nos jeunes spéléologues, René décide de les faire tous monter par la partie escalade.
Après réflexion, Emmanuelle fera l’expérience de la longue remontée, avec le kit derrière elle… sportive quand même cette ascension.
Pendant ce temps la remontée par la partie escalade se fait péniblement. Nos jeunes trappeurs sont un peu fatigués. Bien que bien sécurisée, cette remontée est assez difficile : il faut utiliser la corde, la poignée, tirer sur les bras sur un rocher glissant et vertical… Avec courage et ténacité ils grappillent ainsi mètres après mètres pour déboucher au grand jour, en plein soleil…. Il est déjà 15 h 30… Encore une démonstration que dans les grottes le temps ne compte pas. Une barre de céréale de ci de là, quelques gorgées d’eau et ça suffit pour tenir le coup.
Mais ce n’est pas fini, il faut redescendre aux voitures et penser au nettoyage des équipements et du matériel… Ca c’est moins rigolo.
Pour éviter des allers retour on charge au maximum les sacs et chacun des petits trappeur va porter son propre matériel… un peu dur, surtout après tout ces efforts… alors ça râle un peu mais finalement on arrive aux voitures, sous un chaud soleil…
Sur le bord de la route, on trouve un coin d’ombre pour, enfin, piqueniquer…. Ils est 16 h !!!

 







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